La violente explosion survenue lundi 20 janvier dans un complexe de gaz naturel liquéfié (GNL) à Skikda en Algérie, qui a fait au moins 23 morts et 74 blessés, a entraîné l'arrêt de la raffinerie et, selon un agent maritime, la fermeture de ce port de première importance pour les exportations énergétiques du pays.
Il s'agit du plus grave accident dans un complexe de gaz naturel liquéfié depuis 1975, année où une quarantaine de personnes avaient péri dans une explosion comparable à Staten Island, une île du port de New York, a déclaré à Reuters Andrew Flower, consultant indépendant dans le secteur gazier.
A 500 km à l'est d'Alger, le terminal de Skikda, le plus important d'Algérie avec son immense complexe pétrochimique de la Sonatrach, qui emploie 12.000 personnes, a cessé toute activité. Sa raffinerie a une capacité de 335.000 barils par jour.
La production de ce port, situé dans les faubourgs de la ville proprement dite, équivalait à 84% des 14 millions de tonnes de pétrole destinées à l'exportation chaque année. L'Algérie exporte en outre plus de 60 milliards de m3 de gaz annuellement, dont plus de 10 milliards transitent par Skikda. L'Algérie a été le deuxième plus gros exportateur de GNL au monde en 2002, en expédiant par méthaniers 19,6 millions de tonnes, essentiellement vers l'Europe et les Etats-Unis.
L'Algérie est un gros producteur de pétrole et de gaz et dispose des réserves de gaz naturel parmi les plus importantes au monde. Son économie, presque entièrement dépendante des exportations de gaz et de pétrole, devrait pâtir de cette catastrophe, ont estimé des analystes.