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  • Trois questions à Charlotte Roule Directrice Générale de Storengy
    édité le 10/05/2023

Vous venez d'être nommée Directrice Générale de Storengy, quel est votre parcours professionnel ?

Diplômée de Sciences Po (Paris) et titulaire d’une maîtrise en droit des affaires et fiscalité, je suis entrée dans le Groupe ENGIE en 1999.

Après y avoir occupé divers postes, j’ai rejoint Storengy, la filiale dédiée au stockage souterrain de gaz naturel en 2009, d’abord en tant que Directrice des ressources humaines, puis comme Directrice en charge de l’audit, du management de risques et de l’optimisation des actifs.

En 2013, j’ai été nommée Directrice Générale de Storengy UK. Nous construisions alors une nouvelle installation de stockage, à Stublach, en Angleterre. C’est aujourd’hui le plus grand stockage de gaz naturel du pays.

En 2016, j’ai rejoint la Chine pour développer des projets relatifs notamment aux énergies renouvelables et aux infrastructures énergétiques décentralisées (réseau de froid, chargement de véhicules électriques …). De retour en France, j’ai occupé le poste de Directrice de la stratégie d’ENGIE avant de prendre la direction de Storengy.

Aujourd’hui, en complément de mon poste chez Storengy, je suis membre du Conseil d’administration de France Gaz (anciennement Association Française du Gaz) et représentante à Paris de la Chambre européenne du commerce en Chine.

Storengy est mal connu des Français, pouvez-vous résumer son activité ?

Storengy, filiale d’ENGIE, est l’un des leaders mondiaux dans le stockage souterrain de gaz naturel.

Fort de 70 ans d’expérience, Storengy conçoit, développe et exploite des installations de stockage et dispose de 21 sites de stockage de gaz naturel, totalisant une capacité de 136 TWh en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

En France, Storengy exploite 14 sites de stockage de gaz naturel (en nappe aquifère, en cavité saline et en gisement déplété) permettant d’alimenter 11 millions de consommateurs français (particuliers, collectivités et entreprises).

Ses expertises dans le domaine du traitement des gaz et du sous-sol positionnent aujourd’hui l’entreprise comme un acteur clé de la transition énergétique avec la production et le stockage de gaz renouvelables (biométhane, hydrogène, gaz de synthèse).

Storengy participe au projet HyPSTER de stockage d'hydrogène, quelle est la finalité de ce projet ?

HyPSTER est le premier projet de stockage souterrain d’hydrogène vert en cavité saline soutenu par l’Union Européenne. Le projet d’un budget total de 13 millions d’euros a obtenu une subvention du Clean Hydrogen Partnership de 5 millions d’euros.

Basé à Etrez (Ain), c’est un maillon essentiel du développement du stockage souterrain d’hydrogène vert en Europe. Il s’inscrit pleinement dans la trajectoire de décarbonation de l’économie et dans le plan de relance européen, en intégrant l’un des maillons de la chaîne de valeurs de l’hydrogène encore non testé : le stockage.

Son objectif : tester la production et le stockage d’hydrogène vert en cavité saline à une échelle industrielle et la réplicabilité technico-économique de ce procédé sur d’autres sites en Europe.

Disponible dès 2026, HyPSTER est 1 cavité de près de 50 tonnes, soit 2000 pleins de bus ou 1100 trajets Lyon-Clermont-Ferrand en train H2, visant à compléter les approvisionnements qui seront faits par la route, avant la création d’un hydrogénoduc reliant Etrez aux consommateurs.

A moyen terme, la capacité de stockage H2 sur le site d’Etrez pourra s’adapter pour répondre au rythme de décarbonation des industriels de la région et au besoin de stockage des énergies renouvelables intermittentes grâce à 4 cavités pouvant contenir chacune 6 700 tonnes d’hydrogène.

Propos recueillis par Jean-Guy Debord


 
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