Hydrogène : filière d'excellence de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Pile à combustible, moteur à hydrogène : quel est le potentiel de l’hydrogène en matière de mobilité ?
Décarboner la mobilité est une priorité et les acteurs de la filière automobile et mobilité sont engagés sur le sujet. L'hydrogène est une solution complémentaire à celle de l'électrique à batterie qui répond à cet objectif de décarbonation. Si certains véhicules roulent à l'hydrogène, comme certaines flottes de taxis à Paris, c'est plutôt par la mobilité lourde que le marché va démarrer. On entend par là les utilitaires, les bus et les camions. Il faut rappeler aussi que les voitures de course vont passer à l'hydrogène, beaucoup de technologies ont été éprouvées dans le sport automobile avant de basculer dans les marché de masse. En 2026, les 24 h du Mans vont inaugurer une catégorie hydrogène. On y verra s'affronter des voitures avec pile à combustible ou moteurs à hydrogène. Le moteur à combustion H2 est une autre voie, plus adaptée aux voitures de sport et aux camions ou autocars.
Ressources, production : quels types d’hydrogène pour quels usages ?
L'objectif est de tourner le dos au gaz naturel, dont est extrait en grande majorité l'hydrogène. Cet hydrogène gris va devenir bleu (un peu plus propre) grâce à la séquestration de carbone. L'électrolyse permet de produire de l'hydrogène vert, à partir d'une électricité renouvelable (solaire, éolien) et d'eau. Mais, on peut aussi faire de la production à partir de biomasse et de déchets. Le défi sera d'obtenir un hydrogène compétitif à environ 5 euros le kg. La présence sous terre d'un hydrogène naturel, dont l'existence a été prouvée scientifiquement, pourrait tout changer. Du côté des usages, l'hydrogène va servir en priorité à décarboner l'industrie. Pour la mobilité, des dérivés (méthanol, ammoniac, e-fuels) vont alimenter les bateaux et les avions, l'hydrogène classique pouvant servir pour les bus et les camions, puis plus tard l'automobile (SUV, pick-ups).
Quel rôle pour la filière automobile (équipementiers, constructeurs, aftermarket) dans ce contexte d’innovation ?
En France, il y a tous les acteurs. Renault et Stellantis sont dans la course, de même que Forvia (via Faurecia), Plastic Omnium, Symbio (Forvia-Michelin-Stellantis) et de plus en plus de sous-traitants (parfois issus du Diesel et qui maîtrisent l'injection et les équipements sous pression). Les équipementiers font des piles à combustible et des réservoirs. Ces composants intéressent des clients qui vont bien au-delà de l'automobile.Dans l'aftermarket, c'est le retrofit qui va constituer une belle opportunité. Faute d'une offre disponible et moyens suffisants, des entreprises et des collectivités cherchent le moyen de convertir leur flotte (autocars, camions, gros véhicules) à l'hydrogène.
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Propos recueillis par Jean-Guy Debord