
Face à l’envolée des prix des énergies, le gouvernement a mis en place une série de mécanismes composant le bouclier tarifaire. Le gaz naturel et l’électricité, énergies en réseaux aux tarifs réglementés ont bénéficié du bouclier tarifaire. Face à l’envolée des prix du fioul domestique, le gouvernement a accepté lors des débats de l’été sur la loi de finances rectificative pour 2022 un amendement des Républicains créant un chèque énergie spécialement dédié aux ménages modestes se chauffant au fioul pour 230 millions d’euros. La position de la filière depuis est constante : que les trois énergies hors réseau, les énergies de la ruralité (le fioul, le bois et le propane) soient traitées de la même manière. Dans la nuit du 8 au 9 novembre, lors des débats du second projet de loi de finances rectificatif pour 2022, le gouvernement a accepté un amendement du groupe socialiste : le bois va faire l’objet d’un chèque bois spécifique pour un nouveau montant de 230 millions d’euros. C’est un progrès. Le gouvernement et le législateur n’ont plus qu’un pas à faire : traiter les ménages se chauffant au propane sur un pied d’égalité avec ceux utilisant le fioul et le bois, en les intégrant à ce dispositif de 460 millions d’euros.
Qui sont les utilisateurs de GPL, et dans quelles régions vivent-ils ?
Le GPL est un acteur majeur de l’aménagement du territoire, et du dynamisme des zones rurales. En effet, les utilisateurs des gaz liquides, ou gaz de pétrole liquéfié (GPL) ont pour point commun d’être situés sur les zones dépourvues de réseau de gaz naturel et dont le réseau électrique ne peut satisfaire l’intégralité des besoins énergétiques. Ils sont présents sur les 25000 communes non raccordées au réseau de gaz méthane ou sur les zones les moins densément peuplées et dépourvues de réseau de gaz naturel de 10 000 communes françaises. Ce sont aussi 220 000 automobilistes qui roulent au GPL carburant. Enfin, près d’un français sur trois cuisine au butane, au propane, au biobutane et au biopropane, soit onze millions de foyers. Au total les gaz liquides ce sont plus de 20 millions d’utilisateurs - autant que le gaz naturel en réseau. On peut citer parmi ces utilisateurs, outre les familles rurales, les entreprises dont les process requièrent une énergie fiable performante et non intermittente, et un apport en puissance que l’électricité ne saurait satisfaire. On peut retenir par exemple les céramistes, les spiritueux, la tannerie, la joaillerie, les fromageries, et dans l’agriculture, le séchage des céréales, la viticulture, de nombreux acteurs du tourisme… en fin de compte tous les métiers et savoir-faire emblématiques de la France qui perdurent sur nos territoires même les plus reculés. Les gaz liquides dynamisent ces territoires.
Comment les gaz liquides répondent-ils à la crise énergétique actuelle ?
Les gaz liquides ne proviennent pas de Russie. Face aux inquiétudes au sujet de l’approvisionnement en gaz naturel et de la disponibilité de la production électrique l’hiver prochain, la filière est donc très attendue pour la sécurité offerte par notre solution énergétique. La filière a également été sollicitée par les décideurs en charges des questions climatiques et de qualité de l’air. En effet, les gaz liquides sont d’une part moins émetteurs de CO2 que le fioul ; d’autre part, ils ont de meilleurs résultats que le bois et le fioul en termes de qualité de l’air. Les acteurs de la filière travaillent donc doublement : assurer une fourniture énergétique renforcée ; investir davantage dans le développement de gaz liquides bio et renouvelables pour accélérer la décarbonation et l’indépendance de la filière.
Propos recueillis par Jean-Guy Debord