Le ministre Philippe Martin vient de refuser les mutations de 7 permis de recherche demandées par la société Hess Oil. Ce rejet, uniquement fondé sur des présomptions et non sur des faits, a été salué par un cri de victoire du député Jacques Krabal. Celui-ci, la semaine dernière, en compagnie de représentants de collectifs anti gaz de schiste, avait été reçu par le ministre et l’avait quasiment mis en demeure de refuser ces mutations.
Victoire pour le député de l’Aisne et sa clique d’agitateurs, mais défaite pour le contribuable qui devra s’acquitter des amendes et pénalités dues à l’incurie et au choix ministériels. Mais le contribuable a bon dos actuellement et la dette abyssale du pays peut bien s’enfler de quelques centaines de milliers d’euros supplémentaires !
En réalité, ce débours pour l’État n’est rien en comparaison du manque à gagner, en termes d’emploi et taxations diverses, résultant du refus d’autoriser des travaux de recherche. La France serait-elle trop riche ?
Nous constatons une fois de plus que, dans le dossier sensible des hydrocarbures de schiste, seuls les opposants ont voix au chapitre et accès au ministère : l’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole, qui a pris position depuis 3 ans pour le développement de ces hydrocarbures, est toujours persona non grata : on ne daigne même pas répondre à ses courriers ! Il a fallu, en juin dernier, un coup de force pour que le chef de cabinet du ministre consente à recevoir le président de l’Amicale sur le pas de la porte du ministère. Ne parlons pas des compagnies pétrolières pour lesquelles la porte a été fermée depuis longtemps. Seuls les agitateurs et quelques personnalités médiatiques qui s’improvisent « expertes » sont écoutés. Ce sont sans doute « les expertises croisées » dont fait état le ministre dans son communiqué !
Nous ne sommes ni écoutés ni entendus et pourtant nous avons dit avant tout le monde ce que les CGIET et CGEDD ont écrit dans leur rapport de février 2012, ce que l’Académie des Sciences et l’OPECST viennent de confirmer ces jours derniers, et ce que les médias, qui avaient pourtant fait preuve de peu de discernement jusque là, osent enfin reconnaitre. Les premiers nous avons réclamé l’application complète de la loi 2011-835, ce que l’OPECST vient à son tour de recommander : à notre initiative une question écrite sur ce sujet a été posée depuis plusieurs mois au ministre par une parlementaire, mais celui-ci n’y a toujours pas répondu.
Car il est dit que la parole des scientifiques et des experts n’a aucune valeur puisque ceux-ci ne sont pas entendus et que leurs rapports s’entassent sans faire fléchir, ni même réfléchir, les «tauliers» de l’Hôtel de Roquelaure qui, depuis 3 ans, s’obstinent à mener une politique énergétique qui nous mène droit dans le mur. En Allemagne et en Espagne les revers s’accumulent pour les EnR, aux États-Unis des milliers d’éoliennes sont à l’abandon, faute d’être rentables, dans des États qui avaient succombé très tôt au dogme vert.
Mais nos ministres successifs ne tiennent aucun compte de ces retours d’expérience, ils s’enferrent dans une politique ruineuse pour le consommateur et le contribuable et suicidaire pour notre économie. Ni la compétitivité de nos industries, ni l’emploi ne sont susceptibles de faire dévier le gouvernement d’une ligne de conduite relevant de l’autisme ; elle est la risée du monde entier et elle décourage tous les investisseurs étrangers de venir en France qui n’est plus reconnue par eux comme un État de droit.
Certes, on nous dira que ce sont les politiques qui décident, mais leurs décisions doivent être éclairées par les avis documentés d’experts reconnus et non par les gesticulations de gens qui surfent sur la vague verte et pour qui lécologie est soit une posture électoraliste, soit une opportunité de business, quand ce n’est pas les deux à la fois.
Il faudra probablement attendre l’éclatement de la « bulle verte » pour que cette politique soit remise en question, à moins que, d’ici là, notre pays, sous le coup de la faillite qui le guette, soit contraint par Bruxelles ou le FMI de sortir de ses rêves idéologiques et d’en venir à des choix plus pragmatiques.
A propos de l’Amicale des Foreurs et Métiers du Pétrole
L’Amicale des Foreurs et Métiers du Pétrole est indépendante financièrement car gérée uniquement par des bénévoles entièrement dévoués à la cause de ses adhérents, qui la font vivre, et à leur place dans l’industrie pétrolière. Unique en France dans sa spécificité.
Afin de préserver son indépendance, notre amicale ne sollicite, et donc ne reçoit aucune subvention d’aucune sorte de quelque organisme, société, administration, collectivité - publique ou privée - que ce soit.
C’est dans notre éthique, et c’est notre fierté : du pur bénévolat, pas d’assistanat.
Notre autonomie, c’est-à-dire notre liberté à nous gérer selon nos propres concepts et notre indépendance totale de tous groupes de pressions (les lobbies en Franglais) qu’ils soient financiers, commerciaux, politiques ou syndicaux, donnent à nos propos et nos actions une résonance dérangeante, le parler creux et langue de bois étant en effet absents et bannis de nos discours.
Cette liberté d’expression nous permet la critique objective. Si cela dérange parfois c’est tant mieux, les choses pourront bouger, les tabous se lever et la concertation s’établir.
Les idéologies rigides ont fait leur temps. Place à la tolérance, fraternité et solidarité, devise de l’Amicale.
Voir le communiqué de presse de l'Académie des sciences