Dans leur déclaration conjointe du 25 juillet 2018 à Washington, le président Juncker et le président Trump sont convenus de renforcer la coopération stratégique entre l'UE et les États-Unis dans le domaine de l'énergie. Ils se sont en particulier accordés sur les avantages d'une hausse des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) américain vers le marché gazier de l'UE.
Les importations américaines de GNL dans l'UE sont en nette augmentation depuis la première cargaison livrée en avril 2016 et cette tendance s'est fortement accentuée après la rencontre des présidents Trump et Juncker en juillet 2018, avec une augmentation de 272 % . Le commerce du GNL entre l'UE et les États-Unis a ainsi représenté en mars 2019 le plus grand volume jamais enregistré, plus de 1,4 milliard de mètres cubes.
Aujourd'hui les cadres dirigeants d'entreprises du secteur de l'énergie de part et d'autre de l'Atlantique se réunissent à Bruxelles afin de discuter des moyens de renforcer encore le commerce du GNL, du rôle qu'un GNL à des prix compétitifs peut jouer sur le marché de l'UE et des possibilités croissantes d'utilisation du GNL dans le secteur des transports. Ce forum énergétique, ouvert par le commissaire européen à l'action climatique et à l'énergie, Miguel Arias Cañete et le secrétaire américain à l'énergie, Rick Perry, donne aux entreprises américaines et européennes l'occasion d'examiner les futures actions envisageables pour tirer pleinement parti des débouchés offerts par le commerce du GNL. Les thèmes abordés iront de nouvelles infrastructures pour le développement en amont, de la liquéfaction et de la regazéification au réseau de distribution par gazoduc, en passant par les nouveaux modèles économiques et instruments financiers dans un marché en évolution. Le forum offre également aux décideurs au sein d'entreprises américaines et européennes du secteur du GNL des occasions de mieux se connaître et de nouer des liens.
Cette rencontre, qui constitue un signal clair du renforcement de la coopération entre l'UE et les États-Unis dans le domaine de l'énergie, donne également l'occasion au commissaire européen à l'énergie Miguel Arias Cañete, de rencontrer le secrétaire américain à l'énergie, Rick Perry et de discuter d'aspects plus généraux des relations entre l'UE et les États-Unis dans le domaine de l'énergie.
S'exprimant après cette entrevue, Miguel Arias Cañete a déclaré: «La sécurité énergétique est une des réussites essentielles de notre coopération transatlantique, dans laquelle les deux parties ont un fort intérêt mutuel. Nous avons donc pour objectif commun d'approfondir encore davantage notre coopération énergétique. Le gaz naturel demeurera à moyen terme une composante importante du bouquet énergétique de l'UE, dans le cadre de la transition vers des sources d'énergie plus propres. Vu notre forte dépendance envers les importations, le gaz naturel liquéfié américain, pour autant que son prix soit compétitif, pourrait jouer un rôle croissant et stratégique dans l'approvisionnement gazier de l'UE.
Rick Perry a indiqué pour sa part: «La discussion d'aujourd'hui fait suite à la déclaration conjointe du président Trump et du président Juncker, en juillet dernier, sur le renforcement de notre partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie. Nous partageons une longue histoire de coopération transatlantique, y compris dans des périodes difficiles, et continuons de promouvoir ensemble nos principes de liberté. La solidité de ces liens est particulièrement visible dans le domaine de l'énergie. Dans le cas du gaz naturel, nos besoins se correspondent et nous avons mutuellement tout à gagner à approfondir nos relations en la matière.»
Les importations accrues de GNL américain contribuent à l'objectif de l'UE concernant la diversification de l'approvisionnement énergétique. Concurrentiel, fluide et stable, le marché gazier de l'UE est le deuxième du monde après celui des États-Unis.
Les importations européennes de gaz devraient augmenter au cours des prochaines années à mesure que la production intérieure diminue, alors que la demande devrait se maintenir, le gaz s'avérant un combustible de transition important dans les efforts de l'UE pour décarboner son économie.
Historique du dossier
Développement des capacités de gaz naturel liquéfié dans l'UE:
Les capacités d'importation de gaz naturel liquéfié de l'UE, qui s'élèvent actuellement à environ 150 milliards de mètres cubes de capacité de réserve, sont bien développées. Dans le même temps, compte tenu de l'importance stratégique que ces capacités revêtent pour la diversification et la sécurité de l'approvisionnement, l'UE renforce ses capacités actuelles et en construit de nouvelles.Parmi les évolutions les plus récentes, on peut citer:
- la signature, le 24 avril dernier, d'une convention de subvention entre le gouvernement polonais et la société Polskie LNG en vue de l'extension du terminal GNL de Świnoujście, dans le Nord-Ouest de la Pologne, sur la côte de la mer Baltique. L'UE a investi près de 128 millions d'EUR au titre du Fonds de développement régional dans l'extension de ce terminal, en plus des 224 millions d'EUR déjà investis au cours de la période de financement précédente.
- La décision finale d'investissement dans le terminal GNL sur l'île de Krk, en Croatie, a été prise en janvier 2019. L'UE a apporté une contribution totale de 124 millions d'EUR (dont 108 millions pour le terminal et 16 millions pour le gazoduc d'évacuation).
L'UE soutient également des constructions de nouvelles capacités en Grèce, Espagne, Irlande, Suède et Chypre: un tableau détaillé à ce sujet est disponible en ligne. L'UE estime que d'ici 2022, tous les États membres (sauf Malte et Chypre) auront accès à trois sources de gaz, et 23 États membres auront accès au marché mondial du GNL.
Hausse des importations de GNL en provenances des États-Unis:
Depuis juillet 2018, les importations cumulées de gaz naturel liquéfié américain dans l'UE se sont accrues de 272 %. Avec une part de 12,6 % des importations totales de GNL de l'UE à ce jour en 2019, les États-Unis sont le troisième fournisseur de GNL de l'Union, qui a constitué en janvier et février derniers la première destination du GNL exporté par les États-Unis, devant l'Asie[1]. L'Union européenne est disposée à faciliter des importations accrues de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis, pour autant que les conditions de marché soient adéquates et les prix compétitifs. Les exportateurs américains pourront ainsi renforcer leur position sur les marchés européens tout en contribuant aux objectifs de l'UE en matière de sécurité d'approvisionnement et de diversification.
Les chiffres actuels indiquent que:
- Au cours des neuf mois écoulés depuis la déclaration du 25 juillet 2018, les importations cumulées de GNL américain ont augmenté de 272 % par rapport à la période précédente, soit un volume de 10,4 milliards de mètres cubes.
- La part des États-Unis dans les importations totales de GNL de l'Union s'établit à 13,4 % sur les six derniers mois, contre 2,3 % avant la déclaration conjointe.
- Depuis le début de l'année 2016, l'UE a accueilli plus de 110 cargaisons de GNL en provenance des États-Unis. En 2017, l'Europe représentait plus de 10 % du total des exportations de GNL américain, contre 5 % en 2016. En 2018, plus de 11 % des exportations américaines de GNL ont eu l'UE pour destination. Cette part monte à 30 % si l'on considère la période de neuf mois écoulée depuis la déclaration conjointe (d'août 2018 à avril 2019).
[1]Source: Département américain de l'énergie, Office de l'énergie fossile, données jusqu'en février 2019.