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  • Crise du secteur pétrole et gaz :l’ingénierie de la filière a perdu 20% de ses effectifs
    édité le 29/06/2017 - Plus de news de "Syntec-Ingénierie" - Voir la fiche entreprise de "Syntec-Ingénierie"


Crise du secteur pétrole et gaz :l’ingénierie de la filière a perdu 20% de ses effectifs
Syntec-Ingénierie soumet au gouvernement un plan d’actions pour soutenir l’activité des entreprises françaises d’ingénierie Oil & Gas

Avec un prix du baril de pétrole divisé par 4 depuis 2014, le secteur « Oil & Gas » connaît une crise historique. Syntec-Ingénierie attire l’attention du gouvernement sur la précarisation de la filière française. En seulement deux ans, les entreprises d’ingénierie « Oil & Gas » ont fait face à un gel de leur carnet de commandes et ont été amputées de 20% de leurs effectifs. Selon une étude* EY dont Syntec-Ingénierie révèle aujourd’hui les enseignements, cette destruction d’emplois pourrait se poursuivre si le prix du baril de pétrole reste durablement inférieur à $50. Dans ce contexte, la fédération professionnelle de l’ingénierie en appelle aux pouvoirs publics et soumet au gouvernement un plan d’action ambitieux en faveur de la filière.

L’ingénierie française Oil & Gas : une filière ébranlée mais inégalement touchée par la crise


Depuis fin 2014, le secteur de l’Oil & Gas est frappé par une crise d’une durée et d’une ampleur historiques : en 2 ans, le baril de pétrole a baissé de $80, passant de $110 à $30. Une chute significative qui a entrainé le gel de la grande majorité des nouveaux projets mondiaux. En 2016, les investissements en exploration et production sont ainsi retombés au niveau de 2010. L’ingénierie de la filière, dont l’activité dépend à 65% du prix du baril, en a été très fortement impactée.

EY souligne que l’ingénierie Oil & Gas a été amputée de 20% de ses effectifs entre 2014 et 2016 et ne compte désormais plus que 52 800 collaborateurs sur le territoire français. Dans le détail, les entreprises qui ont le plus souffert de la crise sont celles dont l’activité est la moins diversifiée et ayant un positionnement en amont dans l’exploration et / ou la production. Les grandes entreprises, qui captent 80% de ce marché, ont pu absorber la baisse de la demande par leur taille.

Face à la récession, les entreprises d’ingénierie françaises Oil & Gas misent sur la diversification et la gestion de projets complexes…

Pour résister à la crise, les entreprises françaises d’Oil & Gas ont engagé un mouvement de restructuration vers :

- une diversification de leur activité, permise par la transversalité des compétences des métiers de l’ingénierie industrielle ;
- la gestion de projets complexes.

En conséquence, 45% des projets d’ingénierie captés par le marché français sont aujourd’hui liés à l’offshore et au subaquatique. Des projets complexes, qui sont de nature à soutenir l’activité française sur le long terme, selon l’étude.

« Fortement impactées par la crise de 2014, les entreprises d’ingénierie françaises Oil & Gas ont aujourd’hui engagé des processus de restructuration. La reconnaissance dont jouit notre profession, notamment dans la supervision de projets complexes, est un atout fort que nous devons pleinement exploiter dans la compétition mondiale. Il est néanmoins crucial de préserver dans le même temps les compétences plus classiques d’ingénierie Oil & Gas. Si ces compétences ne sont plus sollicitées aujourd’hui, elles le seront demain, dès le redémarrage de la demande et nous devons être en capacité de répondre positivement aux nouveaux projets. » explique David Fleszar, président du bureau industrie & énergie de Syntec-Ingénierie.

… et se préparent aux différents scénarios de reprise

Avec une demande mondiale d’hydrocarbures stable à l’horizon 2035, le redémarrage de la demande d’ingénierie semble inéluctable à partir de 2018 – 2019. Dans son étude réalisée pour la profession, EY en évalue les conséquences sur l’emploi dans l’ingénierie française Oil & Gas, à travers 3 scénarios prévisionnels.

1. Scénario bas, correspondant à un prix du baril durablement inférieur à $50
Le taux de projets mondiaux réalisables se porterait à 50% maximum, ce qui accélérerait encore la décroissance des effectifs à partir de 2019, après une baisse amortie de l’emploi en 2017 – 2018.
2. Scénario médian, correspondant à un prix du baril entre $50 et $70
Avec un taux de projets mondiaux réalisables entre 80 et 100%, on assisterait à une baisse continue des effectifs, avant un redémarrage en 2019.
3. Scenario haut, correspondant à un prix du baril durablement supérieur à $70
80 à 100% des projets mondiaux seraient réalisables et nécessiteraient en conséquence des compétences nombreuses sur la plupart des marchés. La demande d’ingénierie connaitrait alors une accélération en 2019, sans toutefois retrouver le niveau d’emploi de 2014.

Syntec-Ingénierie soumet un plan d’actions opérationnel au gouvernement

« Quels que soient les scénarios envisagés, les 5 prochaines années seront décisives pour les entreprises d’ingénierie françaises d’Oil & Gas. Si le prix du baril reste bas, elles devront faire face à de nouvelles destructions d’emplois. Si, au contraire, il remonte, elles devront embaucher rapidement des professionnels formés et experts, à même de répondre à une demande externe de compétences diverses. Dans tous les cas, il est essentiel de favoriser le redémarrage de leur activité et de les accompagner dans un changement de modèle économique. Cela ne peut se faire sans une mobilisation collective forte. Plusieurs milliers d’emplois sont en jeu. C’est pourquoi, nous soumettons aujourd’hui un plan d’actions opérationnel aux pouvoirs publics. » déclare Nicolas Jachiet.

Plan d’actions de Syntec-Ingénierie :

1. Mettre en place les mécanismes d’aides nécessaires pour soutenir la filière en adaptant les compétences des collaborateurs à travers des formations aux nouveaux marchés :

- Permettre aux salariés concernés, de bénéficier de dispositifs renforcés d'accompagnement par la formation. Cela nécessite d’assouplir les règles de financement de la formation professionnelle au travers de la professionnalisation et prévoir son articulation avec les financements publics (Europe, Etat, Région) en particulier pendant les périodes intercontrat, - Renforcer l’accompagnement et l’échange d’expériences entre les experts métiers en poste qui bénéficient d’une longue expérience et les ingénieurs juniors à haut potentiels enclins à adopter facilement les nouvelles technologies. Cela passe par le renforcement des financements d’actions de tutorat et de formations de formateurs.
- Au niveau de la branche, développer une offre de formation adaptée aux marchés émergents et aux métiers qui en découlent
- Faciliter la souplesse pour les employeurs dans les démarches de restructurations : Il est indispensable que les recours aux Plans de Sauvegarde des Entreprises (PSE) ne soient pas considérés comme un frein pour permettre l’adaptation des entreprises aux marchés. En évitant autant que possible des procédures considérées comme longue et trop couteuse, en particulier pour les Entreprises de Taille Intermédiaires (ETI).

2. Accompagner la diversification des entreprises d’ingénierie et relancer l’investissement privé dans le remplacement de l’appareil de production et le déploiement des nouvelles technologies en l’intégrant au fonds « Industrie du Futur » piloté par Bpifrance et annoncé par le Président de la république :

- Subventionner des programmes d’investissement permettant aux entreprises du secteur
Oil&Gas de diversifier leur activité sur des filières en croissance et permettre l’éligibilité à certaines subventions aux intégrateurs des briques technologiques que sont les entreprises d’ingénierie, et non pas seulement aux industriels développeurs de produits,
- Encourager les entreprises à relancer les investissements liées à la maintenance à grande échelle et au remplacement des actifs de production en rappelant que plus une entreprises retarde l’entretien de son appareil productif, plus elle prend des risques aussi bien d’un point de vue opérationnel, que sécuritaire ou environnemental,
- Permettre la démocratisation de nouvelles technologies telles que l’Internet des objets dans le secteur Oil&Gas. Le déploiement de ces nouvelles technologies sont de véritables leviers d’optimisation et d’agilité permettra aux grandes entreprises mais également aux plus petites de transformer leurs systèmes de gestion d’actifs et d’améliorer leur productivité.

* Etude réalisée par EY pour le compte de l’OPIIEC (Observatoire Paritaire des Métiers du Numérique, de l'Ingénierie, des Etudes et du Conseil et des métiers de l'événement) de janvier à juin 2017.

A propos de Syntec-Ingénierie

Avec près de 400 entreprises adhérentes et 11 délégations régionales, Syntec-Ingénierie est la fédération professionnelle de l’ingénierie. De la conception à la réalisation, les entreprises d’ingénierie pilotent les projets dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et de l’industrie. Garantes des solutions technologiques, elles concrétisent les idées nouvelles qui répondent aux défis et modes de vie de demain : infrastructures connectées, smart building, industrie du futur, ville durable… L’ingénierie est un secteur dynamique et créateur de richesses qui compte 49 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 300 000 emplois partout en France.*
Syntec-Ingénierie a pour missions de promouvoir l’ingénierie et ses métiers, de représenter l’ingénierie et de défendre la profession ; et d’anticiper et décrypter les enjeux sociétaux pour favoriser le développement de l’ingénierie de demain.

* source : Etude Kyu Lab pour Syntec-Ingénierie sur l’ingénierie française – juin 2017


Origine : Communiqué Syntec-Ingénierie

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