Baisse de la consommation annuelle (-9 %), augmentation du transit de gaz (+12%) et accélération de la transition énergetique dans le domaine du gaz.
- Une baisse de la consommation de gaz de 9 % sur l’année 2022 liée à un climat doux, à la montée des prix et à la sobriété des consommateurs (sous l’impulsion du plan de sobriété gouvernemental), compensée en partie par une hausse des consommations des centrales électriques au gaz.
- Les flux européens s’inversent de l’ouest vers l’est, la France joue un rôle essentiel en matière de sécurité d’approvisionnement / augmentation des flux transportés par GRTgaz (708 TWh vs 630 TWh en 2021).
- La transition gazière s’accélère dans un contexte géopolitique nouveau : + 2,5 TWh/an de gaz renouvelables, développement de hub territoriaux H2 et accord politique pour une infrastructure hydrogène transnationale en Europe (projet H2Med).
Pour Thierry Trouvé, Directeur général de GRTgaz « Le système gazier français a su répondre en quelques mois au nouveau contexte géopolitique et garantir la continuité d’alimentation des consommateurs, tout en contribuant à la solidarité énergétique européenne. L’inversion historique des flux d'Ouest vers l'Est de l’Europe et l’intensification des imports de GNL traduisent cette nouvelle donne. Dans le même temps, GRTgaz garde le cap de la transition énergétique, preuve en est avec le développement soutenu de la production de gaz renouvelable en 2022 et la décision de lancer un projet d’infrastructure européenne de transport d'hydrogène depuis le Portugal jusqu’en Allemagne en passant par l’Espagne et la France pris au plus haut niveau des différents pays concernés. »
Un système gazier français et européen résilient qui a su s’adapter à un contexte énergétique marqué par la guerre en Ukraine
La baisse drastique des importations de gaz russe en Europe en 2022 (-62 % sur l’année ; quasi-arrêt à partir de l’été) a conduit à une reconfiguration des flux sur le réseau de transport français, sans rupture d’approvisionnement.
Les flux de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) vers la France se sont intensifiés (+102 %), faisant du pays un point d’entrée majeur du GNL en Europe. En France, 370 TWh de GNL ont été livrés en 2022 (vs 183 TWh en 2021) et 278 TWh de gaz via canalisation (vs 350 TWh en 2021).
Les flux se sont inversés aux frontières françaises afin d’assurer la solidarité européenne : 158 TWh de gaz ont transité depuis la France vers la Suisse, l’Italie, la Belgique et l’Allemagne en 2022 (à comparer à 42 TWh en 2021). L’envoi de gaz vers l’Allemagne à partir d’octobre a été possible grâce aux travaux menés sur le rebours d’Obergailbach.
Au total, 708 TWh de gaz ont été transportés en France par GRTgaz, à comparer à 630 TWh en 2021.
Une baisse de la consommation française de 9 % en 2022
2022 s’avère être l’année la plus chaude jamais enregistrée par Météo France, affichant un écart avec 2021 de +1,58°C(1). Cet effet climat, accompagné d’un effort de sobriété de la part de l’ensemble des consommateurs du fait d’une prise de conscience sociétale, ainsi que d’une réduction de consommation liée à la hausse des prix de l’énergie amènent à une baisse de consommation des distributions publiques de 16,6 % par rapport à 2021 (soit 253 TWh en 2022 vs 303 TWh en 2021).
Corrigée des effets du climat, la réduction de la consommation des distributions publiques est de 6,2% sur l’année.
La demande en gaz des industriels a également diminué de 11,8%(2) dans la majorité des secteurs, en raison de la hausse des prix, de l’optimisation de l’efficacité énergétique de certaines industries et de contraintes économiques (difficultés d’approvisionnement, inflation sur les matières premières, demande en baisse). La consommation des industriels a atteint 112,2 TWh en 2022 vs 129,6 TWh en 20212. Les industries ayant le plus diminué leur consommation sont celles de la métallurgie, du raffinage/pétrochimie ainsi que des matériaux non métalliques et porcelaine (-19% pour chacun des trois secteurs). A l’inverse, celles qui n’ont pas ou peu diminué leur consommation sont celles du papier-carton (+1%), de l’agroalimentaire (-3 %) et du verre (-5 %).
Les centrales de production d’électricité à partir de gaz ont vu leur consommation bondir de +54,4% en 2022 pour atteindre un plus haut historique à 61 TWh (vs 39 TWh en 2021) afin de pallier les indisponibilités des centrales nucléaires.
Poursuite du développement des gaz renouvelables malgré une inquiétude pour l’avenir
Le biométhane confirme sa dynamique, avec 149 nouveaux sites de méthanisation en 2022 qui injectent dans les réseaux français, dont 17 raccordés sur le réseau de GRTgaz. Au total, 514 sites de méthanisation sont ainsi recensés en France.
La capacité annuelle de production atteint les 9 TWh, soit 2,5 TWh supplémentaires par rapport à 2021. Les sites raccordés ont produit 7 TWh de gaz renouvelable en France, au-delà des objectifs de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) dont la cible était fixée à 6 TWh en 2023.
GRTgaz poursuit l’adaptation de son réseau grâce à 12 installations de rebours en fonctionnement à fin 2022
(+7 rebours dans l’année), installations permettant de remonter les surplus locaux de biométhane vers le réseau national de transport de gaz.
Les autres filières de gaz renouvelables poursuivent leur développement pré-industriel (pyrogaéification, qui permet de transformer en gaz des résidus solides peu ou mal valorisés et gazéification hydrothermale qui convertit la biomasse humide en gaz de synthèse). Un Appel à Manifestation d'Intérêt lancé par le CSF NSE(3) pour faire un état des lieux de la filière pyrogazéification a confirmé l’existence d’un écosystème français prêt à s’industrialiser et recense 49 projets en France ; les premiers projets entrent dans le registre de capacités (3 projets de pyrogazéification et 3 projets de méthanation) en vue d’un raccordement au réseau de gaz.
Emergence d’infrastructures territoriales et transnationales dans le domaine de l’hydrogène
L’année 2022 marque une réelle avancée en vue de la création d’un futur marché français et européen de l’hydrogène.
GRTgaz contribue à la structuration de vallées Hydrogène dans les grandes zones industrielles françaises. Plusieurs projets territoriaux sont identifiés à différentes phases de maturité (dont MozaHYc, HYnframed et RHYn).
Parallèlement, GRTgaz prépare le développement d’un futur réseau européen interconnecté de transport d’hydrogène. Le projet H2 MED visant à exploiter le potentiel de production d’hydrogène renouvelable du Sud de l’Europe a été lancé en décembre 2022 par la France, l’Espagne et le Portugal, rejoint plus récemment, par l’Allemagne. Il prévoit la construction d’une infrastructure de transport d’hydrogène BarMar (Barcelone-Marseille) reliant la péninsule ibérique à la France, puis son extension jusqu’à l’Allemagne tout en desservant les vallées industrielles en cours de développement en France.
(1) En moyenne annuelle pondérée des consommations
(2) Chiffre maille GRTgaz
(3) Contrat Stratégique de Filière Nouveaux Systèmes Energétiques
A propos de GRTgaz
GRTgaz est le 2ème transporteur européen de gaz, fort de 32 618 km de canalisations et 640 TWh de gaz transporté. L’entreprise compte 3 330 salariés et a réalisé près de 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022. GRTgaz s’est dotée d’une raison d’être « Ensemble rendre possible un avenir énergétique sûr, abordable et neutre pour le climat ». Entreprise innovante en pleine transformation pour adapter son réseau aux défis écologiques et numériques, GRTgaz est engagée en faveur d’un mix gazier français 100% neutre en carbone en 2050. Elle soutient les filières d’hydrogène et de gaz renouvelables (biométhane et gaz issus des déchets solides et liquides). GRTgaz assure des missions de service public pour garantir la sécurité d’acheminement auprès de ses 879 clients (expéditeurs, distributeurs, industriels, centrales et producteurs de biométhane). Avec ses filiales Elengy, leader des terminaux méthaniers en Europe, et GRTgaz Deutschland, opérateur du réseau de transport allemand MEGAL, GRTgaz joue un rôle clé sur la scène européenne. L’entreprise exporte ses savoir-faire à l’international, notamment des prestations développées par son centre de recherches RICE.