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  • Trois questions à M. Jérôme Ferrier, Président de l’Union Internationale du Gaz (UIG), et Président de l’Association Française du Gaz
    édité le 20/04/2015

Quels sont les grands objectifs de ce nouveau Congrès Mondial du Gaz?

Du 1er au 5 juin 2015, Paris accueillera la communauté mondiale de l’industrie gazière à l’occasion du 26ème Congrès Mondial du Gaz (WGC PARIS 2015). L’édition 2015 de cet évènement triennal s’inscrit dans un contexte exceptionnel pour la France, centre d’excellence pour l’énergie, que l’on peut considérer aujourd’hui comme le hub européen de la transition énergétique. Nos gouvernants en sont conscients puisque le Président de la république, François Hollande et le Président de la COP 21, Laurent Fabius seront présents lors de ce Congrès Mondial du Gaz.

Nous vivons un tournant dans l’histoire de notre industrie du gaz : nous devons relever des défis sans précédent et les enjeux n’ont jamais été aussi cruciaux ; la baisse des prix du pétrole et du gaz et les déséquilibres entre l’offre et la demande.

C’est pourquoi ce Congrès Mondial du Gaz est un évènement incontournable. Avec plus de 4000 délégués représentant plus de 100 pays, le Congrès est une opportunité unique de donner la parole aux grands experts pour aborder conjointement certains sujets cruciaux auxquels l’industrie de l’énergie doit faire face et pour discuter de mesures nécessaires susceptibles d’assurer des approvisionnements énergétiques sûrs, sécuritaires et abordables. Le Congrès sera une plateforme dynamique permettant un partage d’idées et visant à réfléchir et faire progresser les problématiques liées à l’industrie pour les années à venir.

Le programme du Congrès est l’aboutissement de plus de trois années de recherche et la contribution de plus de 1000 dirigeants parmi les leaders de l’industrie, reflétant toute la richesse et les compétences liées à l’industrie du gaz. L’expertise des intervenants couvrira toute la chaîne d’approvisionnement du gaz, tout en situant le débat dans le contexte plus large des marchés financiers, de la géopolitique et des ressources humaines.

Le Congrès, à travers une exposition de 45 000 m2, présentera également les développements technologiques innovants, ainsi que les dernières avancées dans la recherche du gaz, produits et équipements, mettant en pratique certaines des solutions théoriques proposées tout au long des discussions. Ce sera également une excellente vitrine pour mettre en avant le savoir-faire français en matière d’expertise gazière et paragazière.

Alors que Paris se prépare à un autre grand évènement cette année, COP21, toute l’attention sera portée sur les acteurs du Congrès Mondial du Gaz qui donneront le ton sur la lutte contre le changement climatique. Le monde de l’industrie et d’autres observateurs économiques se concentreront sur ces deux grands rendez-vous afin d’apporter des réponses aux grands défis énergétiques et environnementaux mondiaux. En effet, le thème du Congrès cette année, « Se développer ensemble en protégeant la planète », ne visera pas seulement à alimenter les discussions du Congrès mais aussi à contribuer aux négociations majeures dans le cadre de COP21 en décembre prochain.

Dans quel contexte le WGC s’inscrit-il ?

Dans le monde, les perspectives en matière de gaz naturel sont formidables. Selon les prévisions de l’AIE, la demande mondiale en énergie primaire est prévue d'augmenter de 37% entre 2012 et 2040 soit un peu plus de 1% par an. Le gaz naturel est l'énergie fossile qui aurait la croissance la plus forte avec une part relative qui passerait de 21% à 24% alors que le charbon et le pétrole auraient des parts en décroissance.

L'Asie sera un driver de la croissance de la demande pour les années à venir. A côté des importateurs traditionnels de gaz au Japon et en Corée, c'est en Chine et en Inde que les perspectives sont les plus encourageantes. Ce sont deux pays à forte culture charbonnière mais qui montrent une volonté de se tourner vers le gaz. A Pékin, l'usage du gaz naturel est en train de s'étendre sous l'impulsion de la société de distribution BGG (Beijing Gas Group) en plein essor, et la génération électrique au charbon est désormais repoussée à l’extérieur de la capitale.

Les Etats Unis resteront un acteur majeur en termes de production de par le développement des gaz de schiste. La consommation sera portée par la substitution du charbon par le gaz dans la génération électrique et la forte demande de la pétrochimie qui profite des prix attractifs.

Les pays du Moyen Orient devraient également connaître une croissance significative de la demande en gaz tirée par trois pays aux réserves importantes, l’Iran, le Qatar et l’Arabie Saoudite dont les besoins considérables en génération électrique pourront être satisfaits par la mise en production de leurs réserves.

D’un point de vue mondial, on constate que la seule exception est l’Europe. Le plan présenté par la Commission Juncker le 25 février dernier affiche de belles ambitions : plus de 1000 milliards d'euros d’investissements sur cinq ans, et 2000 milliards d'euros sur dix ans. Mais l’Europe doit maintenant passer de la parole aux actes. Le bilan de l’Europe à ce jour est catastrophique : l’énergie est plus chère, l’approvisionnement moins sûr et la lutte contre les émissions de CO2 au point mort. La consommation de charbon en Europe pour la génération électrique devra être réduite, notamment en Allemagne et en Pologne, au profit de la génération au gaz : il n’y aura pas de politique énergétique européenne avec des politiques nationales qui soient aussi différentes. Aujourd’hui, L’Europe c’est 28 pays et 28 politiques énergétiques différentes.

La France avec le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte a progressé de façon encourageante : différenciation des énergies fossiles, prise en compte du GNL pour les bateaux. Mais le projet est trop timide ! La discussion autour de la programmation pluriannuelle de l’Energie qui vient de débuter sera déterminante. Gaz carburant, enjeux liés à la réglementation thermique, question du financement: Cette PPE sera une loi dans la loi et nous allons être attentifs à ce que les promesses faîtes des discussions parlementaires soient tenues.

Quelles sont vos attentes à l’issue de la conférence ?

Nous souhaitons avant tout que ce Congrès permette de faire évoluer la vision sur le gaz, parfois mal perçue. En effet, lorsqu’on parle de gaz naturel, on oublie trop souvent d’insister sur le mot « naturel ». Nous avons à cœur de rappeler quelques évidences.
Le gaz est la plus propre des énergies fossiles. La quantité de CO2 émise dans l’atmosphère diffère substantiellement en fonction de l’énergie fossile. Pour 1kWh d’électricité produit, l’émission de CO2 est autour de 450 grammes pour le gaz, alors qu’elle dépasse les 800 grammes pour le charbon, soit une différence de plus de 80%.

Le gaz c’est aussi le meilleur allié des énergies renouvelables qui permet de répondre aux situations d’intermittence et de surproduction de l’électricité.

Comment pourrait-on se passer de l’énergie fossile la moins polluante qui a plus de deux siècles de réserves, réparties à travers le monde ?

Le gaz n’est certainement pas une énergie du passé. Le biogaz, le « power to gaz », le GNV (Gaz Naturel pour Véhicules), ou le GNL (Gaz Naturel Liquéfié) maritime sont quelques-uns des exemples qui démontrent que le gaz est définitivement une énergie d’avenir.

4 jours : 4 thématiques, reflétant les piliers de la présidence française de l’Union Internationale du Gaz :
- Le gaz naturel et le développement durable de notre planète ;
- La complémentarité entre gaz et ENR dans la génération d’électricité ;
- Le gaz naturel dans les pays émergents ;
- Le capital humain dans le secteur de l’industrie du gaz.

Un panel d’intervenants de qualité parmi lesquels les présidents et directeurs généraux des principales sociétés pétrolières et gazières dont :
- Total,
- GDFSuez,
- Exxon,
- Chevron,
- Shell,
- BP,
- Qatargas,
- Statoil,
- Sonatrach,…

La photographe : Véronique FEL
L'Agence : ELEPHANT AT WORK

Voir la conférence de presse de Jérôme Ferrier du 5 mai 2015

Propos recueillis par Jean-Guy Debord


 
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