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  • Trois questions à Joël Pedessac, directeur général du CFBP
    édité le 11/07/2014

Quelle est la position du CFBP sur le projet de loi Royal ?

La filière GPL est principalement impliquée à deux niveaux.
Le premier concerne le secteur des transports. Pour l’heure, le projet de loi est très orienté sur le développement du véhicule électrique. Or, il nous semble important pour réussir la transition, de promouvoir toutes les énergies alternatives pour répondre à tous les besoins de mobilité: électrique, hybrides, mais aussi GPL, GNV, E85… Nous espérons ainsi que le gouvernement prendra en compte l’avis du CNTE sur le projet de loi et plus encore les conclusions du rapport de l’OPESCT sur les mobilités sereines et durables, qui invitent tous deux à encourager la mixité énergétique et la diversité technologique.

Si le soutien des pouvoirs publics est essentiel, cela ne signifie pas nécessairement qu’il doit être exclusivement d’ordre financier pour aider aux investissements. Selon les énergies, une fiscalité réduite sur le carburant qui profite directement à l’automobiliste peut suffire, ou encore un bonus de 400 euros pour distinguer les véhicules à énergie alternatives qui émettent moins de 130g de CO2/km et promouvoir ainsi leur développement. Ce soutien peut également simplement passer par une communication qui souligne l’existence de toutes les énergies alternatives. Un tel signal permettrait à la fois d’informer les usagers sur les différentes opportunités et choix en matière de mobilité durable en fonction de leurs besoins, de rassurer les industriels dans leurs choix d’investissement et ainsi de soutenir le développement de toutes les filières alternatives.

Le deuxième sujet tout aussi important est le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE). Dans ce texte, nous constatons que nous avons peu de visibilité sur la troisième période des CEE, alors que la loi a pour objectif de procéder à des simplifications. Or, en tant que PME fournisseurs d'énergie, nos adhérents nous font part d’une difficulté croissante à en supporter les coûts qui dans la 3ème période seront multipliés par 3 dans le meilleur des cas. Ainsi, alors que nous étions, en 2006, volontaires pour participer à la mise en œuvre de ce dispositif, son évolution fait peser une pression devenue insupportable sur notre activité qui a perdu 45% de ses volumes sur la dernière décennie. Or, le système des CEE est extrêmement complexe pour les PME et leur mise en œuvre devient de plus en plus difficile à gérer en raison, notamment, d’objectifs de plus en plus ambitieux. La filière des GPL demande donc son exclusion du dispositif CEE au titre des objectifs de simplification de la vie des entreprises, de la volonté du gouvernement de ne pas sur-transposer les directives européennes et éviter de fragiliser encore plus un secteur qui approvisionne en gaz 11 millions de foyers sur tout le territoire.

Le GPL, carburant de demain ?

Le GPL est reconnu par les pouvoirs publics pour sa contribution à la diversité énergétique et surtout aux objectifs environnementaux et de santé publique. Il est aujourd’hui l’un des carburants alternatifs les plus utilisés au monde avec plus de 21 millions de véhicules dont 6,7 millions dans l’Union Européenne et 250 000 en France.
C’est un carburant d’avenir car plus respectueux de l’environnement. La combustion des GPL émet peu de CO2, limite les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et n’émet pas de particules, responsables de la pollution de l’air et des maladies respiratoires. L’adoption croissante du GPL aurait un effet immédiat sur le parc existant : le fait d’équiper au GPL 1% du parc automobile essence actuel, permettrait de réduire immédiatement les émissions de CO2 de 36 675 tonnes par an*. Le GPL carburant présente de nombreux atouts pour l’amélioration de la qualité de l’air des zones urbanisées et la réduction des émissions de CO2 et offre à cet égard une solution qui prend en compte à la fois les enjeux environnementaux, de mobilité et de santé publique.

Le GPL est disponible : à l’heure où les pouvoirs publics réfléchissent au développement des réseaux d’approvisionnement et de recharge pour les véhicules électriques, hybrides et GNV, le GPL dispose d’ores et déjà d’un réseau bien développé de 1.750 stations-service soit 1 sur 7. Financé sur fonds propres des distributeurs de GPL, ce réseau est dimensionné pour approvisionner un parc dix fois plus important que le parc GPL actuellement en circulation en France.

Le GPL s’adapte enfin à une large palette de modes de transport (transports routier de passagers et marchandises toute distance, transport fluvial, et transport maritime de loisir sur courte distance), comme reconnu dans le projet de directive sur les carburants alternatifs.

Le succès du GPL dans de nombreux pays souligne sa pertinence et son fort potentiel. Il démontre que, avec le soutien durable et visible des pouvoirs publics, le GPL peut émerger comme un élément clé du portefeuille énergétique combinant des bénéfices environnementaux, socioéconomiques et de santé publique importants. Pourtant, en France, le développement du GPL peine et oscille en fonction de l’évolution des politiques publiques. Encore une fois, le soutien des pouvoirs publics est essentiel pour sensibiliser et conforter les constructeurs et les automobilistes dans leur choix. Et c’est pour cette raison précise que l’OPESCT encourage de développer la mixité énergétique pour répondre à la pluralité des besoins de mobilité et d'accorder les avantages consentis aux voitures électriques aux autres types de voitures écologiques, et notamment celles fonctionnant au GPL, au GNV ou à l'hydrogène.

* Estimation sur la base d’un véhicule représentatif du parc moyen essence émettant 163g de CO2/km et parcourant 10 000 km par an.

Quel est l’état des lieux de la filière (directe et indirecte) en France ?

La filière GPL représente 5 350 emplois directs en France, mais également 6 230 emplois indirects dans de nombreuses PME. Entre les fonctions de commercialisation, de distribution, d’installation ou de maintenance, par exemple, ce sont près de 10 000 emplois non délocalisables qui sont induits par la filière GPL.
Les distributeurs de butane et propane alimentent ainsi l’activité d’un vaste ensemble de sous-traitants, dans des filières aussi diverses que la métallurgie, la robinetterie industrielle, les appareils de mesure et de contrôle ou encore la plasturgie. La France accueille le siège de PME et PMI, leaders mondiaux dans les équipements GPL, comme GLI Gaz, Siraga, Robine-Maisonneuve, Geostock ou encore Camping Gaz. Ces opérateurs sont basés sur le territoire national avec plus d’une dizaine de sites de production. Ils réalisent plus de 40% de leur chiffre d’affaires à l’international et contribuent ainsi à améliorer le solde commercial de l’économie française.

Propos recueillis par Jean-Guy Debord


 
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