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  • Gaz de schiste, des risques environnementaux à évaluer un par un - L'Académie des sciences propose la création d'une Autorité scientifique indépendante pour encadrer la recherche nécessaire
    édité le 26/11/2013


Gaz de schiste, des risques environnementaux à évaluer un par un - L'Académie des sciences propose la création d'une Autorité scientifique indépendante pour encadrer la recherche nécessaire
L’Académie des sciences rend public son Avis sur l’exploration et l’éventuelle exploitation des gaz de roche-mère. En France, comme dans les pays confrontés à cette ressource potentielle d’énergie, il apparaît nécessaire de disposer d’un bilan actualisé des risques induits par leur extraction, et une évaluation raisonnée des incertitudes. Conformément à sa mission, l’Académie des sciences s’est saisie de cette question complexe.

Cet Avis a été préparé par le Comité de prospective en énergie de l’Académie des sciences, qui s’est appuyé sur l’audition d’experts du domaine et sur des documents et réflexions déjà élaborés en France et à l’étranger. Il analyse l’état des connaissances sur les risques principaux associés à l’extraction des gaz de roche-mère, principalement l’impact environnemental, et notamment (1):

- la pollution directe des nappes phréatiques, et par suite, de l’eau potable par le méthane ou par les produits utilisés pour la fracturation. Ce risque de contamination est peu probable et peut être maîtrisé si on respecte une distance verticale de sécurité avec les aquifères, plus superficiels (2) ;
- la pollution par les défauts d’étanchéité du tubage. L’intégrité du tubage au passage d’un aquifère est maîtrisée par l’industrie du gaz et du pétrole mais la question de l’étanchéité à long terme des forages d’exploitation des gaz de schistes mérite un examen attentif et l’élaboration d’une réglementation adaptée ;
- la pollution par les fluides de fracturation. Outre la transparence sur les additifs utilisés dans les produits injectés et les risques associés, les filières de traitement des eaux de forage doivent impérativement être envisagées avant toute exploration ou exploitation ;
- les nuisances sur l’occupation des sols, le bruit, le paysage, la valeur des biens immobiliers… Il faut évidemment les évaluer systématiquement et les réduire à des niveaux socialement acceptables ;
- Les prélèvements sur la ressource en eau. La consommation d’eau concerne les phases de forage et de mise en exploitation. Elle doit être mise en perspective avec celle engendrée par d’autres activités et d’autres filières de production d’énergie. A titre d’exemple, les 15 000 m3 d’eau nécessaires à la réalisation d’un puits par fracturation hydraulique correspondent à 2 mois de consommation d’un golf haut de gamme de 18 trous en France. La gestion de l’eau doit prendre en compte la disponibilité des
ressources, le recyclage des eaux et la prévention des contaminations par les eaux de forage ;
- l’effet de serre induit. Le remplacement du charbon par du gaz naturel diminue les émissions de CO2, de polluants (métaux lourds, oxydes de soufre, oxydes d’azote etc. ) et de particules. Le bilan, du point de vue de la contrainte climatique est positif si le niveau de fuite de méthane reste minimal (3).
Il faut donc que les équipements et les procédés d’exploitation assurent la récupération complète du méthane ;
- la sismicité induite. Les études réalisées, notamment au Royaume-Uni indiquent que les niveaux de magnitude sont plus faibles que ceux ressentis naturellement ou que ceux liés aux activités minières, elles-même faibles. Pour autant, ce risque doit être évalué en fonction des conditions locales.

Nombre de ces risques environnementaux ne sont pas nouveaux et sont traités dans l’exploitation d’autres types de ressources (pétrole, charbon, gaz -notamment le gaz de Lacq-, géothermie…).

Selon le Comité de prospective en énergie, l’étape d’exploration, si elle est menée selon des règles précises et contrôlées, n’a pas d’impact environnemental significatif. Néanmoins il considère que « rien ne saurait être entrepris sans de nombreuses vérifications et expérimentations préalables encadrées par une réglementation rigoureuse, afin de maîtriser les risques potentiels pour l’environnement et pour la santé ». Il importe aussi « de communiquer clairement et honnêtement sur les inconvénients et les avantages potentiels (avant toute exploration/exploitation) et de mettre en place un dialogue avec toutes les parties prenantes.».

Le Comité estime que l’ensemble des problèmes liés à l’exploration et à l’éventuelle exploitation des gaz de schiste apparaît relever de programmes de recherche scientifique et technologique dont la France est en partie dotée -notamment en géologie, géophysique, géochimie…-, ou qu’elle est en mesure de lancer, avec la condition d’associer le public dès la formulation des questions à examiner.

C’est le sens des 9 recommandations (4) de l’Avis. Les quatre premières visent la recherche et l’exploration de la ressource. « S’agissant d’un sujet de dimension nationale controversé, la 4e recommandation suggère la mise en place d’une Autorité scientifique indépendante et pluridisciplinaire pour le suivi des actions qui seraient engagées pour l’évaluation objective des ressources et des méthodes d’exploitation. » Les cinq dernières concernent le contrôle des risques envionnementaux ; il conditionne le passage à l’exploitation éventuelle des gaz de schiste si l’intérêt de celle-ci était reconnu et confirmé après la phase d’exploration.

Cet Avis a été adopté par l’Académie des sciences le 15 novembre à l’issue de la consultation de l’ensemble de ses membres.

Dans le contexte international du débat sur la transition énergétique rappelé en introduction, cet Avis pourrait concerner tous les pays où existe une importante réserve supposée de gaz de schiste, vue comme une ressource fossile moins polluante que le charbon pour compenser l’intermittence des nouvelles sources d’énergies renouvelables.

(1) Les risques évoqués sont détaillés dans l’annexe A3 de l’Avis.

(2) Le gaz de schiste, ou gaz de roche-mère, est un gaz naturel « formé par du méthane et quelques autres hydrocarbures, le plus
souvent enfoui à grande profondeur (1 500 à 3 000 m) dans des roches compactes et imperméables ». Voir l’annexe A

(3) Le méthane est un gaz à effet de serre avec un potentiel de forçage radiatif nettement plus élevé que celui du CO2, mais sa durée de vie dans l’atmosphère est bien plus réduite. Le sujet est abordé en annexe A4.

(4) Voir p. 4 la synthèse des recommandations, développées p. 8 à 11 de l’Avis.

Voir l'avis de l'Académie des sciences - "Éléments pour éclairer le débat sur les gaz de schiste"


Origine : Communiqué Académie des Scences



 
 
 
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